Aujourd’hui, le modèle du métier unique (que nous exercerons tout au long de notre vie) est en voie de disparition. 64% des Français pensent changer 3 fois de métier au cours de leur carrière [1]. Ce cas spécifique de mobilité professionnelle est révélateur d’une nouvelle tendance : ces 5 dernières années, plus d’un tiers des salariés a ainsi confié avoir vécu une mobilité due à leur travail [2]. Mais concrètement, que se cache-t-il derrière cette notion de « mobilité professionnelle » ? Dans quels contextes est-elle envisageable et comment procéder ? Nous faisons le point ici.
La mobilité professionnelle : késako ?
La mobilité professionnelle est accessible à tout le monde, et tout au long de la vie active, que vous soyez en poste ou bien à la recherche d’un emploi. Souhaitée (ou parfois subie) elle regroupe 3 cas de figure :
1. La mobilité interne
Au sein de la même entreprise, 2 possibilités :
– La mobilité fonctionnelle : changer de poste (ou simplement faire évoluer le contenu de votre poste et des missions confiées) ou d’affectation (intégrer une autre filiale, un autre service ou département par exemple).
– La mobilité hiérarchique : dans le cas spécifique de la fonction publique, changer de grade.
2. La mobilité externe
Intégrer une autre entreprise ou établissement, pour exercer (ou non) le même métier. 2 cas de figure :
– La mobilité sectorielle : changement de branche professionnelle.
– La mobilité socio-professionnelle : changement de métier (par exemple une reconversion professionnelle) ou de statut (pour devenir salarié, fonctionnaire, indépendant, chef d’entreprise, etc.).
3. La mobilité géographique
Changer de lieu de travail, au sein de la même entreprise ou non. Elle peut induire un changement de ville, de région et parfois même de pays (expatriation).
La mobilité professionnelle s’accompagne souvent d’une mobilité géographique, et réciproquement, la mobilité géographique implique généralement une forme de mobilité professionnelle.
D’une manière générale, l’enjeu de la mobilité professionnelle est de tenter une nouvelle expérience, en vue d’élargir le spectre de ses compétences. Ces différents cas de mobilité professionnelle dépendent bien évidemment du contexte. Ils peuvent également, dans certains cas, se cumuler.
Dans quel(s) contexte(s) opter pour la mobilité professionnelle et pourquoi ?
1. Vous souhaitez évoluer au sein de votre entreprise : changer de service, découvrir un nouveau métier ou encore monter en grade et obtenir plus de responsabilités, etc.
Pourquoi ? Pour élargir et partager vos compétences professionnelles et vos connaissances, faire avancer votre carrière professionnelle, augmenter votre rémunération, etc.
Nos conseils : anticipez votre envie de changement et commencez par vous renseigner sur les postes vacants disponibles en interne. Ensuite rapprochez-vous de votre manager, et plus largement des RH, pour mûrir et formaliser votre projet. Et voir si une évolution est envisageable. Il vous est par exemple possible de demander des formations, pour pouvoir monter en compétences et évoluer plus facilement en interne. Ou alors de passer une journée au sein d’un autre service, en mode « vis ma vie » pour découvrir leurs activités, un autre métier. Et voir si vous pouvez saisir des opportunités pour évoluer.
2. Vous souhaitez vous reconvertir
Exercer un autre métier, changer de secteur d’activité, créer votre entreprise, etc.
Pourquoi ? Pour trouver un métier qui corresponde pleinement à vos envies, aspirations et à vos moteurs, pour rompre l’ennui, avoir une meilleure qualité de vie (meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle par exemple), etc.
Nos conseils : prenez le temps de construire et de donner du sens à votre projet de mobilité. Plus cette décision sera réfléchie, plus elle aura de chances d’entrer en adéquation avec vos valeurs fondatrices et vos moteurs. Vous pouvez pour cela échanger avec votre direction, les RH ou avec un organisme extérieur. Pour découvrir ce qui vous anime et passionne. Parfois, votre entreprise peut financer votre projet de mobilité. Et vous permettre d’effectuer par exemple un bilan de compétences. Vous avez aussi le choix de vous adresser à un tiers pour vous assurer de vous poser les bonnes questions : est-ce que vous souhaitez changer de métier ou plutôt de cadre de travail ? etc.
3. Vous subissez une mobilité professionnelle
Vous changez d’entreprise ou de métier mais pas de votre propre initiative.
Pourquoi ? Parce que votre entreprise a choisi de mettre fin à votre contrat de travail ou que vous devez vous adapter au marché du travail et changer de secteur ou de lieu de vie pour trouver plus facilement un emploi. Cela peut avoir un lien avec votre âge (les profils âgés de plus de 40 ans subissent davantage une mobilité professionnelle que les jeunes profils [3]).
Nos conseils : prenez le temps d’analyser le contexte dans lequel vous vous trouvez. Et les solutions à votre portée. Vous pouvez, si vous étiez en poste, négocier notamment avec votre entreprise qu’elle vous finance un outplacement. Pour trouver plus facilement le métier ou cadre de travail qui vous conviendra. Et vous aider à repartir sur de bonnes bases.
En conclusion, la mobilité professionnelle regroupe plusieurs cas de figure : une mobilité au sein de votre entreprise, ou à l’externe et parfois un changement de cadre de travail et de lieu de vie. Si cette décision n’est pas exempte de risques, et n’est pas toujours souhaitée, elle représente pourtant une réelle opportunité de donner une nouvelle impulsion à votre carrière. À la clé : la découverte d’un nouveau métier, l’obtention de nouvelles compétences, une meilleure qualité de vie, une montée en grade, etc.
Toutefois, il est conseillé d’anticiper et de mûrir cette décision. Une « hypermobilité » peut être mal perçue des recruteurs qui peuvent y voir une incapacité à s’engager durablement dans une entreprise.
Alors réfléchissez-y, parlez-en autour de vous … et (pourquoi pas ?) lancez-vous !
[1] [2] [3] Étude menée par l’Ifop pour Monster en 2017, auprès d’un échantillon de 1000 actifs de 18 ans et plus, dont 267 répondants de 18 à 29 ans.
Cela pourrait vous plaire
Partagez cet article