La France est championne du monde… du temps passé pour recruter un collaborateur ! Près de 32 jours de recrutement en moyenne. De quoi faire réfléchir à un recrutement plus rapide de toute urgence !
C’est un problème pour tout recruteur, en termes de coûts directs et indirects. Mais c’est également une frustration pour le candidat. A l’heure où le concept de marque employeur et d’expérience candidat est de toutes les discussions, il est pertinent de se pencher sur le problème. Sans compter que les moyens de raccourcir concrètement ce temps de recrutement existent.
Partout dans le monde, les temps de recrutement s’allongent, et dans ce domaine, la France est championne. Le constat n’est pas nouveau. Il est tiré d’une étude, que nous avions évoquée sur ce blog, menée par Glassdoor dans 6 pays* à partir des comptes rendus d’entretiens d’embauche partagés sur son site par les chercheurs d’emploi.
Revenons rapidement sur les résultats de l’étude qui nous intéressent ici :
- Les processus d’embauche s’allongent et se complexifient partout. Leur durée moyenne a augmenté de près de 3,5 jours depuis 2010, pour s’établir en 2014 à 23,2 jours.
- La France est championne du monde, avec une durée moyenne de 31,9 jours.
- Plus l’entreprise est importante, en taille, plus le processus de recrutement est long.
Cet allongement s’explique par un recours accru à certaines méthodes d’étude des profils des candidats, précisent les auteurs. De manière globale dans ces 6 pays, les recruteurs s’appuient davantage sur ces outils de sélection, qu’il s’agisse des contrôles de références, des vérifications de compétences, des tests de personnalité, ou encore des tests de consommation de drogue, un recrutement plus rapide étant secondaire.
La peur de se tromper dans un recrutement
Ces constats sont-ils vraiment surprenants ? Non. Ils ne font que refléter un sentiment inhérent à tout métier, et particulièrement à celui de recruteur : la peur de l’échec (qui, pour l’anecdote, porte un nom : la kakorraphiophobie). Pour se donner l’impression de diminuer ses chances de se tromper, un recruteur pourra multiplier les tests et le nombre des entretiens, organiser pour le candidat 7,8, 10 (parfois plus) rendez-vous avec des personnes différentes, recourir aux outils statistiques. Tout cela n’a qu’un but : diluer la responsabilité du choix, essayer de prévenir toute erreur et se prémunir contre l’éventuel reproche de n’avoir pas su bien choisir. « Sauf qu’à chercher le défaut, on finit toujours par le trouver », indiquait un professionnel des RH en commentaire d’un article d’Altaïde sur le sujet.
Ce problème mérite qu’on s’y attarde pour au moins deux raisons :
- Le recrutement a un coût direct et indirect. Plus le processus (le coût direct donc) est long, plus il implique de personnes et de recours à des outils internes ou externes, plus il coûte cher. Plus l’entreprise attend pour se doter des talents qu’elle recherche, plus son manque à gagner est important.
- Le processus de recrutement est un aspect capital et fondateur de la marque employeur. Le processus de recrutement est un moment important, durant lequel entreprise et candidat doivent se séduire mutuellement et faire connaissance. Côté candidat, il peut s’avérer difficile de croire en la réactivité et l’agilité d’une entreprise qui met des semaines à lui répondre, alors qu’un recrutement plus rapide donnerait une image bien différente de l’entreprise.
La cooptation pour un recrutement plus rapide
Un premier travail pour réduire le temps d’un recrutement est bien sûr d’accélérer le sourcing. Et si possible en assurant la qualité optimale de la recherche de candidats. La cooptation est un moyen, sinon LE moyen de parvenir à ce résultat. En recrutement comme ailleurs un candidat recommandée par un tiers de confiance présente des éléments concrets à même de rassurer le recruteur. Le poids de la recommandation donne à ce dernier les moyens d’accélérer sa prise de décision quant à la sélection, ou non, de ce candidat. La recommandation engage et génère de la confiance, du lien, entre un recruteur, un candidat et la personne qui l’a recommandé. En cela, la réduction du temps de sourcing constitue une première étape vers le développement d’une marque employeur forte.
* Allemagne, Australie, Canada, Etats-Unis, France, Royaume-Uni
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